Certains croyants s'en seraient volontiers offusqués. Pour ma part, je la trouve plutôt rassurante : on aurait envie d'embrasser celui qui avoue ainsi sa faiblesse d'homme, obligé d'abandonner sa charge, bientôt sa dépouille de mortel, comme celle peinte par Michel-Ange sur la paroi frontale de la sixtine.
Qu'est-ce que ça enlève au successeur de Pierre ? L'onction divine inhérente au roi ? Sa place à part près du très Haut ? Benoît 16 a parlé de discernement dans sa décision d'abandonner son règne. L'interprétation de Nanni Moretti, ainsi propulsé prophète (bien laïque) était évidemment autre : rendre le pape éminemment humain était sans doute subversif pour l'institution cléricale. Personnellement, je ne le blâmerais pas. Il y avait beaucoup d'intelligence dans le traitement d'un sujet que seul un italien pouvait ressentir aussi justement.
16 mars 2013